Expériences – Anaïs, stages à Monterrey
Holà Anaïs, peux-tu nous exposer le contexte de ton départ au Mexique ?
Je suis partie dans la ville de Monterrey en 2016, en mai et pendant 8 mois. Je devais faire un stage de fin de 3ème année pour mes études et pour des raisons personnelles je suis partie au Mexique. Monterrey se trouve au nord du pays, à la frontière des Etats-Unis, pas très loin du Texas. C’est la 9ème plus grande ville du pays.
J’ai d’abord fait un stage de 3 mois. J’étais Chargée de Marketing.
J’étais partie au Mexique pour seulement ces mois de stage, mais je suis finalement restée plus longtemps. J’ai enchainé sur un autre stage, toujours dans le cadre de mes études, mais cette fois pour ma 4ème année.
Raconte-nous plus en détail tes deux expériences de stage ?
Pour mon premier stage, j’étais Chargée de Marketing dans une entreprise qui s’appelle Omius. C’était une start-up au sein de l’incubateur de l’Université de Monterrey. Mon rôle était de chercher des financements pour la campagne marketing qui allait être lancée quelques semaines après mon arrivée. Le but de cette campagne était de pouvoir développer une veste technique qui avait la capacité de s’adapter à la température corporelle et aider les sportifs à réguler leur température pendant l’effort.
Pour mon second stage qui a duré 6 mois, j’étais dans une boite d’intérim, toujours Chargée de Marketing. C’était une entreprise plus traditionnelle, qui se trouvait dans le centre-ville de Monterrey. C’était à la base une entreprise familiale, qui venait de connaître une grosse croissance. Mon but était de trouver des solutions pour que l’entreprise soit mieux organisée en interne et externe et s’adapte à la croissance qu’elle venait soudainement de connaître.
Quelles ont été les démarches administratives à faire pour partir ?
C’est l’entreprise qui doit faire le rôle de sponsor et faire les démarches pour que la personne venant faire son stage puisse obtenir son visa. C’est un visa à obtenir avant l’arrivée sur le territoire.
Sinon il y a le visa touriste, qui permet de rester sur le territoire mexicain pendant 6 mois. Pour rester plus longtemps, il faut sortir du territoire et aller dans des pays limitrophes par exemple, pour revenir et avoir un nouveau visa. Ce visa est obtenu à l’arrivée à l’aéroport.

Quel était ton quotidien ? Comment était la vie à Monterrey ?
La ville étant proche de la frontière américaine, on retrouve à Monterrey beaucoup d’éléments de la culture américaine, bien que la culture Mexicaine y soit bien sûr bien présente. Il y a toutes les grandes chaînes de magasins des Etats-Unis. J’habitais en collocation avec la sœur de mon copain de l’époque, donc je n’ai pas eu à chercher par moi-même de logement. J’habitais dans un quartier assez riche de la ville qui s’appelle San Pedro. J’allais en taxi à mes stages car les transports en communs n’étaient pas fiables du tout au niveau des horaires et mon entourage m’a également déconseillé de me déplacer en bus pour des raisons de sécurité.
Je faisais beaucoup d’activités les week-ends avec l’entourage de mon copain. Nous avions l’habitude de faire des repas, de sortir dans les bars le soir et parfois des week-ends dans les alentours de Monterrey. La ville de Monterrey regorge de restaurants et bars, il y en a pour tous les goûts !
Qu’est-ce qui t’a le plus dérouté à ton arrivée ?
Le premier obstacle que j’ai rencontré a été la langue. Mon premier réflexe était de parler anglais car j’étais plus à l’aise mais mon entourage s’est vite arrêté de me répondre en anglais pour ne me parler seulement espagnol. Ce qui m’a obligé à m’exprimer en espagnol.
La seconde chose a été qu’à la différence de la France où les villes ont toujours un centre-ville et où l’on peut facilement se déplacer à pied, ce n’est pas le cas là-bas. On ne se déplaçait quasiment qu’en voiture d’un quartier à l’autre, et il n’existe pas de réel centre-ville. Pour faire les courses ou du shopping, il y a des gros centres commerciaux de partout, mais pas de centre-ville où l’on peut se balader.
Et niveau santé, hygiène ?
Dans mon quartier nous pouvions en principe boire l’eau du robinet. Mais nous ne le faisions jamais, au cas où. Cela dépend des quartiers mais la plupart du temps l’eau du robinet ne se boit pas.
Cependant dans les lieux touristiques comme les hôtels, le risque était minime, c’est comme en Europe.
Sinon, je n’ai pas eu à prendre de médicaments ni de vaccin particulier à faire avant de partir.
Comment sont les locaux ? As-tu pu facilement en rencontrer ?
Oui car j’ai rencontré beaucoup d’amis de mon copain et son entourage. Donc je n’ai eu aucun mal à faire des rencontres. Je n’ai croisé que très peu d’européens à Monterrey, donc j’étais quasi tout le temps avec des Mexicains.
Ce qui les caractérise c’est qu’ils sont très chaleureux. C’est sans doute le cas pour tous les pays latins en général mais c’est vrai que je l’ai tout de suite ressenti au Mexique. Et comme je le disais, il n’y avait pas beaucoup d’européens donc ils étaient très curieux, me posaient plein de questions sur ce que je faisais dans leur ville. La discussion avec eux était très facile, ce sont des gens joyeux.
Est-ce qu’ils t’ont fait découvrir leur culture ?
Oui ! Par exemple lors de mon second stage, mes collègues me ramenaient quasiment toutes les semaines des plats typiques mexicains qu’ils avaient cuisiné, ou bien leur femme ou leur mari. C’était très important pour eux de me faire goûter leurs plats et moi j’étais très contente car c’était super bon ! C’étaient souvent des plats à base de viandes cuisinées sous différentes formes et également bien épicés !

As-tu gardé contact avec des personnes rencontrées là-bas ?
J’ai gardé pendant un certain temps le contact avec une collègue de mon second stage mais avec la distance et les années nous nous sommes perdues de vue.
As-tu pu profiter de ton séjour au Mexique pour voyager ?
Alors le problème c’est que j’ai passé mes 8 mois en stage, donc je travaillais la semaine et je n’avais que mes week-ends. L’autre point « embêtant » avec le Mexique c’est que c’est un pays immense, il faut donc prendre l’avion pour se déplacer si on veut s’éloigner de là où on se trouve. Les vols intra-territoire sont très fréquents donc c’est complètement faisable.
Je n’ai jamais vu de train transportant des personnes, seulement des trains de marchandises. Donc cela ne doit pas ou très peu exister. Cependant les Mexicains se déplacent beaucoup en bus de nuit. Il y a parfois des trajets de 14-15h car le pays est vaste mais c’est très utilisé.
Pendant mes 8 mois j’ai pu prendre quelques vacances, notamment quand ma famille est venue me voir, ou prendre des longs week-ends. J’ai pu visiter les régions du Yucatán et Quintana Roo, mais aussi les villes de Porto Vallarta ou Guadalajara.
J’ai aussi fait pas mal de petits villages qu’on appelle les « Pueblos Magicos », les villages magiques. Ce sont des villages qui ont une histoire particulière où la tradition mexicaine reste très ancrée. Parmi les villages classés comme “Pueblos Magicos” j’ai visité Santiago, Tequila, Cuatrociénégas, Valladolid, Isla Mujeres et Tulum.

Monterrey est à côté de la frontière, tu as pu aller aux Etats-Unis ? C’est simple d’accès ?
Alors oui je suis allée quelques fois au Texas, dans des villages où il y a de grands centres commerciaux avec des marques Outlet. C’est très répandu là-bas. Les Mexicains y vont régulièrement et y passent le week-end pour faire du shopping.
C’était quand même à 2h30-3h de route donc on ne pouvait pas y aller sur un coup de tête et ça demandait un minimum d’organisation. Il faut savoir que ces routes peuvent être dangereuses car nous sommes juste à la frontière. Il fallait donc être rentré avant la nuit. Il y a beaucoup de narcotrafiquants, il faut être prudent.
En parlant de ça, comment c’était niveau sécurité ?
Principalement je ne me sentais pas en danger dans la ville. Bien sûr, il fallait éviter certains quartiers.
La famille de mon copain était assez inquiète pour moi, et m’ont à plusieurs reprises déconseillé de prendre les transports en commun. Donc en plus des horaires c’est pour cela que je me déplaçais toujours en voiture. Même si je pense que j’aurais pu le faire tout en faisant attention. Et puis j’avais les moyens financièrement de prendre des taxis, qui n’étaient pas du tout cher par rapport à la France.
Et comme je le disais, Monterrey est proche de la frontière, le trafic de drogue et les narcotrafiquants y sont très présents.
C’est également un passage vers les Etats-Unis pour les migrants d’Amérique du Sud et du Mexique. A la frontière, il faut passer un poste de contrôle. Certaines voitures sont fouillées et des interrogatoires sont effectués, cela m’est arrivé une fois.
Je comprends que la qualité de vie pour toi, européenne, était plutôt bonne ?
La monnaie au Mexique est le peso, le taux de change est avantageux avec les euros. Donc pour moi française la vie n’était pas chère. Comme je l’ai dit, je pouvais par exemple prendre le taxi tous les jours pour me rendre à mon stage.
Peux-tu nous raconter une anecdote ?
Ma famille était venue de France pour me voir. Nous étions sur l’autoroute quand on a vu un aigle lâcher un crotale… Qui a atterri sur le pare-brise de la voiture ! Ça nous a bien fait peur.
Ce qui est drôle c’est que sur le drapeau du Mexique on retrouve un aigle avec un serpent dans son bec.

As-tu en tête un aspect de la vie là-bas qui est normal pour eux mais qui t’a étonné ?
Oui, ils épicent tous leurs plats, tout est pimenté. C’est une vraie manie. Je n’étais pas du tout habitué à manger épicé donc ça m’a surprise que ça soit présent de partout.
Ça me fait d’ailleurs penser à une autre anecdote. J’ai voulu préparer un plat français à la famille de mon copain pour leur faire découvrir. J’avais préparé un gratin dauphinois… Où ils ont rajouté plein de Tabasco car ce n’était pas du tout pimenté !
Es-tu un peu sortie ?
Oui. La vie nocturne est très animée. Il y a des bars partout dans la ville et des ambiances différentes en fonction des quartiers. On trouve des restaurants typiques et authentiques dans certains quartiers et également des chaînes américaines, notamment dans les centres commerciaux.
Et puis quand les Mexicains sortent, ils sortent vraiment. Très tard et ils sont en général très bien habillés. Du moins, le cercle d’amis que je fréquentais. Cela m’a surprise car je n’ai pas autant l’habitude de me préparer quand je sors en France.
Si tu devais changer quelque chose, qu’est-ce que cela serait ?
J’essayerais de rencontrer plus d’européens parce que ça m’a un petit peu manqué quand même. Et cet aspect-là a été assez difficile. J’ai croisé beaucoup moins d’européens que dans mes autres échanges. Il a le bon côté car j’étais immergée dans le pays et la culture. Mais je n’ai pas trouvé le réconfort de se retrouver avec des Français lorsqu’on est loin de son pays, même le temps d’une soirée.
Qu’est-ce que cette expérience t’aura apprise ?
Ça m’a appris à m’adapter à l’environnement dans lequel on se trouve, à d’autres cultures, à d’autres personnalités. Ça m’a aussi sorti de ma zone de confort.
Un conseil à donner ?
Bien se renseigner sur la ville, bien choisir le quartier où l’on veut habiter et réfléchir par quel moyen de transport on veut se déplacer. Où les voitures sont très présentes donc cela peut être contraignant.
Le mot de la fin ?
Ce pays vaut vraiment le détour car chaque région du Mexique est totalement différente. J’étais surprise à chaque fois que découvrais une nouvelle région, même après plusieurs mois. C’est ce qui fait le charme du Mexique.
* A noter : Toutes les images dans cet article ne sont pas les miennes, contrairement aux images de ce blog. Les crédits sont renseignés sous chaque image.

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